Je suis Marc Pfefen, producteur de safran depuis 2014. Depuis ma petite enfance j’ai toujours été attiré par le monde du végétal. Ma mère se plait à me rappeler que je savais faire pousser des légumes avant même de savoir lire… Conscient que la ferme familiale était trop petite pour être reprise, j’ai préféré réaliser des études universitaires dans le domaine agro-alimentaire. J’ai ensuite travaillé pendant 18 ans dans une industrie agro-alimentaire en tant que responsable qualité. A 40 ans j’ai quitté l’industrie car ce monde ne correspondait plus à mes valeurs paysannes qui sont dans mon ADN depuis mon enfance. J’ai voulu retrouver le contact avec la terre. Très vite, la culture du safran est apparue pour moi comme une évidence. En effet, ce qui me plaît c’est que toutes les opérations nécessitent d’être réalisées manuellement. Je suis heureux quand j’ai les mains dans la terre… Les débuts n’étaient pas de tout repos et notamment les premières récoltes… En effet les crocus sativus sont des plantes très capricieuses et le nombre de fleurs récoltées varient chaque jour. Il convient donc d’adapter quotidiennement les ressources humaines pour être capable de récolter toutes les fleurs. Aujourd’hui nous avons une équipe d'habitués qui comprend la spécificité de cette culture et les récoltes se passent dans la très bonne humeur. Mon emploi du temps est très varié ! J’alterne entre l’entretien de la safranière, les déplacements pour rencontrer mes clients et l’expédition des produits. Mes journées varient également en fonction des saisons ; l’automne est une période très intense avec l’organisation de la récolte et le désherbage avant la période hivernale. Ma femme et mon oncle sont omniprésents sur l’exploitation. Ma femme me seconde dans le démarchage commercial et dans l’organisation de la récolte tout au long de l’année. Mon oncle est régulièrement présent pour m’aider à entretenir la safranière. J’ai souhaité intégrer CrowdFarming car le concept permet de mettre en relation le producteur directement avec le consommateur. De plus, les consommateurs souhaitent connaître l’histoire du produit et de son producteur avant d’acheter celui-ci. Le principe d’adopter une safranière permet de nouer une relation de confiance entre le consommateur et le producteur.

Notre safranière est située à Durrenentzen, petit village alsacien entre Colmar et le Rhin. Nous bénéficions d’un micro-climat très localisé autour de Colmar. Grâce à la barrière des Vosges la pluviométrie est la plus faible de France. L’Alsace est un haut lieu de la gastronomie Française puisque la région compte pas moins de 52 restaurants étoilés ! Cette richesse gastronomique a permis de développer un réseau de petits producteurs qui fournissent les restaurants en produits locaux. C’est en 2014 que j’ai décidé de créer ma safranière que j’ai nommée “safran étoilé” en m’inspirant des étoiles Michelin attribuées par le célèbre guide rouge. Ce nom décrit bien ma démarche : Produire peu pour produire bien ! Notre safranière a une superficie de 0,5 hectare. La parcelle appartient à notre famille depuis plusieurs décennies. Mes grands-parents et dernièrement mon oncle y cultivaient des légumes avant que celle-ci soit mise en jachère. Je suis seul à travailler sur la safranière tout au long de l’année, à l'exception de la récolte ou nous faisons appel à une douzaine de travailleurs saisonniers. Les travailleurs saisonniers habitent tous dans la région. Il y a une première équipe qui est chargée de cueillir les fleurs, et une seconde qui va prélever les pistils des fleurs (émondage). Ma femme me seconde activement en gérant notamment l’équipe chargée de l’émondage des fleurs. Nous pratiquons une culture en biodynamie et nous n’utilisons aucun produit chimique. Toutes les opérations sont réalisées manuellement, de la plantation à la récolte en passant par le désherbage. Les bulbes sont plantés à la main en juillet sur une parcelle qui était préalablement en jachère. Le cycle végétatif des bulbes débutent fin août et les premières fleurs apparaissent début octobre. Les fleurs sont récoltés tous les jours pendant 4 à 5 semaines. Au printemps et en été, la parcelle est désherbée manuellement afin d’éviter que les mauvaises herbes étouffent les *crocus sativus*. La culture du safran nécessite très peu d’eau. En moyenne nous irriguons 1 à 2 fois notre safranière pour favoriser le démarrage du cycle végétatif des bulbes. L’eau est prélevée dans la nappe phréatique; nous avons la chance de disposer de la plus grande nappe phréatique d’Europe qui est alimentée par le Rhin. La culture de safran ne génère pas de déchet. Une fois les pistils de safran prélevés dans la fleur, nous dispersons les pétales dans notre potager. Au fur et à mesure de l’avancement de la récolte, un magnifique tapis de fleurs mauves se forme progressivement. Ces pétales apporteront un engrais naturel à nos futurs légumes.