Cher CrowdFarmer, Je suis si fier que mon projet ait attiré votre attention et que vous soyez ici en train de lire. Je m'appelle Xabier Mendia, fils de Javier Mendia, qui, avec son ami Pedro Gumiel, est responsable et cofondateur de Gumendi, un projet né en 1992 (à l'époque où parler d'écologie était considéré comme étrange). Mon père et Pedro, producteurs de fruits et légumes, ont entamé une aventure passionnante il y a plus de 30 ans à Sartaguda, une petite ville agricole de Navarre sur la Ribera del Ebro, au milieu de la fièvre agrochimique, en se lançant dans un projet de production alimentaire biologique. Leur principale motivation, disaient-ils, était de revenir à la culture de la nourriture similaire à celle de leurs parents et grands-parents, c'est-à-dire sans herbicides et produits chimiques... Ce que nous appelons aujourd'hui l'agriculture biologique et qu'en 1992, seules quelques personnes en Espagne connaissaient. Leurs débuts ont été compliqués, ils stockaient les fruits dans le sous-sol climatisé de la maison de mon père. La consommation de produits biologiques en Espagne était quasi inexistante et les réseaux commerciaux étaient absents. Ils racontent qu'ils ont dû emmener leurs premières récoltes à Perpignan afin de vendre leurs légumes. Heureusement, la demande de nos produits a augmenté et avec elle notre projet, qui compte actuellement une soixantaine de personnes. J'ai appris d'innombrables choses auprès de mon père, qui a su me transmettre et me contaminer avec ses deux grandes passions : l'agriculture et la musique, j'ai donc passé de nombreuses heures au piano, à l'accordéon et dans le potager. Mais finalement, au moment de choisir mes études, j'ai opté pour le droit, m'éloignant un peu de l'entreprise familiale pour me consacrer à ma première étape professionnelle. Cependant, mon goût pour l'agriculture et le caractère travailleur de mon père ont fait que j'ai toujours été attaché à la campagne. J'ai conseillé des associations de consommateurs et des syndicats jusqu'en 2012, date à laquelle j'ai décidé de retourner dans l'entreprise familiale et d'aider à promouvoir la croissance des activités de Gumendi. Pedro travaille actuellement activement chez Gumendi et me donne un coup de main dans la gestion de l'entreprise. Mon père a décidé de prendre une retraite active et est retourné à ses racines à plein temps dans la campagne qui lui avait tant manqué dans la dernière étape de sa vie professionnelle, lorsqu'il passait plus de temps au bureau qu'à la campagne. Il a enfin du temps pour aider ses voisins dans leurs potagers et s'amuse à récupérer et faire germer des graines d'espèces traditionnelles de notre région comme la pêche de Sartaguda. Comme vous pouvez le constater, mon père et Pedro ont placé la barre très haut, mais ils ont incontestablement réussi à me transmettre toute leur passion pour l'agriculture, l'écologie et ce métier. Ainsi, avec leur soutien et leur exemple, ainsi que celui de toute l'équipe Gumendi, nous pouvons continuer à prospérer et à contribuer à un avenir plus vert.

Gumendi est un projet impliquant plusieurs fermes et plusieurs agriculteurs, il serait donc illogique de se concentrer sur une ferme en particulier. Pour comprendre notre projet, il faut remonter à 1992, lorsque Javier Mendia et Pedro Gumiel ont décidé de se réunir pour commercialiser les produits qu'ils cultivaient dans leurs potagers dans la ville de Sartaguda. Comme vous le savez, l'un des défis de l'agriculteur a toujours été la commercialisation, et après beaucoup de travail, mon père et Pedro ont progressivement réussi à vendre nos récoltes. Cela a attiré d'autres agriculteurs et avec eux, nous avons formé différentes sociétés de transformation agricole pour commercialiser leurs/nos produits de manière équitable et honnête. Nous possédons plusieurs exploitations dans la région de Ribera de Navarra. Il s'agit d'une zone à prédominance agricole, où se trouve la majeure partie du « jardin maraîcher » de Navarre. Nous cultivons une grande variété de denrées alimentaires (asperges, poires, pommes, artichauts, tomates et autres), toujours de manière biologique, toujours sans pesticides et autres sources de contamination. Au fil des années, l'Èbre a rendu ces terres extrêmement fertiles. Malgré la grande quantité d'eau disponible, nous utilisons l'irrigation au goutte-à-goutte sur la grande majorité des parcelles pour optimiser son usage. D'autre part, pour empêcher les « mauvaises herbes » de nuire à la croissance de nos cultures, nous utilisons des plastiques compostables qui empêchent leur développement. Dans nos exploitations, nous ne pratiquons que l'agriculture biologique. En simplifiant beaucoup (car chaque année est différente), on pourrait dire que cette culture consomme environ 1 100 litres par hectare. Pour lutter contre les nuisibles, nous laissons la nature faire son travail. Nous plantons également des haies et des arbustes qui abritent des insectes et d'autres animaux sauvages, favorisant ainsi l'apparition de prédateurs naturels. En termes de gestion des déchets et des sous-produits, les seuls déchets que nous traitons dans le champ sont la partie inférieure des asperges, qui est coupée sur place et incorporée au sol en tant que matière organique. Dans notre entrepôt, nous disposons de panneaux solaires photovoltaïques placés sur une grande surface. Cela nous permet de produire plus d'énergie que nous n'en consommons. C'est pourquoi nous voulons lancer cette année un projet de stockage d'énergie, afin de pouvoir utiliser l'énergie lorsque nous ne pouvons pas la produire. Chez Gumendi, nous employons actuellement une soixantaine de personnes. Nous essayons de générer une activité autour de l'agriculture biologique et cherchons à encourager d'autres agriculteurs à changer leur façon de produire en abandonnant le « côté obscur ».