Je m'appelle Chema Cervera. Tous mes ancêtres, du côté de mon père comme de ma mère, se sont consacrés à l'agriculture. Je me souviens donc très bien des week-ends et des vacances scolaires à la campagne avec ma famille. La terre a toujours fait partie de moi, c'était un autre mode de vie, un travail encore plus dur. Mais en regardant le vignoble, les oliviers et les caroubiers que nous cultivions depuis les sites de « La Serratilla » et du « Cerro Gordo », je savais que cette connexion n'allait jamais disparaître, et ça a été le cas. Quand j'étais jeune, j'étais plutôt agité et aventurier, je n'avais peur de rien. J'ai décidé de découvrir d'autres univers professionnels, je suis un entrepreneur né. J'ai notamment passé plusieurs années dans le secteur du vin, du côté des ventes. Puis en 2012, alors que mon envie de développer un projet agricole me trottait déjà dans la tête, j'ai eu l'opportunité d'acheter ce domaine. Il était connu sous le nom du « Domaine de l'Allemand » et, comme son nom l'indique, il appartenait à un Allemand qui avait acheté une Alquería (maison de campagne typique de Valence) avec quelques parcelles de terrain. Puis il a acquis peu à peu d'autres terrains contigus qui ont été annexés aux premiers. C'est ainsi que j'ai trouvé le domaine : une parcelle par-ci, une autre par là bas avec des variétés d'oranges mélangées et tous les âges confondus. De plus, des canaux d'irrigation traversaient les champs dans tous les sens. Face à cette situation, j'ai décidé d'enlever tous les orangers et canaux afin d'unifier le domaine et faciliter le travail en permettant le travail des machines et un arrosage au goutte à goutte. Autrement dit, j'ai décidé de moderniser le domaine pour obtenir plus d'efficacité et un meilleur respect de l'environnement. J'ai voulu mener cette transformation à ma guise. J'ai donc acheté une pelleteuse d'occasion, même si je n'avais aucune idée de comment elle fonctionnait. J'ai appris avec du temps et de la curiosité en essayant les différents leviers et fonctions. Une fois la transformation terminée, j'ai changé les machines de construction contre un tracteur et du matériel agricole. Avant de planter les grenadiers et quand ils étaient encore petits, j'ai cultivé entre les arbres des artichauts, des pastèques et des courges. Ensuite, j'ai planté des goyaves et j'ai récemment agrandi la surface agricole avec d'autres parcelles voisines. C'est maintenant au tour de la maison, la Alquería, d'être réformée. Nous l'adaptons pour la transformation du jus de grenade biologique et des conserves de goyave, ainsi que pour recevoir les personnes qui viennent nous rendre visite. Le projet CrowdFarming me semble fabuleux car il correspond parfaitement à ma philosophie de travail et d'agriculture. Il me donne l'opportunité d'atteindre directement les personnes qui savent valoriser et apprécier les produits que je cultive avec tant d'efforts et de passion avec toute l'équipe qui travaille et collabore à la « Finca rubí. La Imperfecta ».

Le domaine Isla Rubí est situé dans la province de Valencia, entre les municipalités de Gandie et de Cullera, à 800 m des rives de la Méditerranée et à une altitude de 3 m. Depuis 2012, j'ai le privilège d'être la personne qui s'en occupe. Lorsque les grenadiers des variétés Wonderful et « La Imperfecta » (Mollar) ont été plantés au domaine, les habitants et les passants étaient surpris de distinguer des grenades au milieu d'une mer d'oranges, de mandarines et de pomelos. Le rouge caractéristique des grenadiers formait une « île » au cœur des fleurs d'oranger des agrumes alentour et c'est de là que vient le nom du domaine : île rubis. Le domaine a des caractéristiques propres comme son sol, très sableux et qui nécessite un arrosage au goutte à goutte plus fréquent mais moins abondant en raison du fait que le sable retient peu l'eau. L'irrigation au domaine varie selon l'année. Nous commençons normalement à arroser tous les jours à partir du mois de juin, avec deux courtes irrigations : une le matin et une la nuit. L'eau que nous utilisons vient du puits de notre domaine. Nos grenadiers consomment environ 600 litres d'eau par an, bien que cela dépende des conditions climatiques de chaque année. Pendant la majeure partie de l'année, nous laissons l'herbe pousser au domaine, puis nous la fauchons avec un tracteur ou à la main pendant les mois chauds. Nous la laissons alors sur le terrain pour apporter de l'ombre au sol et éviter que l'eau d'irrigation ne s'évapore. Concernant le climat, il est tempéré presque toute l'année. L'été est plus chaud, mais moins que dans les régions de l'intérieur grâce à la brise marine. Notre domaine est situé à 800 m de la mer Méditerranée, entre Cullera et Gandie. Nous sommes actuellement en travaux pour améliorer les installations du domaine, à la fois pour la production du jus de grenades mais aussi pour accueillir les visiteurs que nous recevons. Lorsque vous viendrez voir votre arbre, nous vous accueillerons avec un verre de jus de grenade « La Imperfecta » excellent pour la santé : bienvenue chez vous. Au printemps et en été, la rosée se dépose souvent jusque tard dans la matinée. Il n'y a pas de grands changements de température entre la nuit et le jour, ce qui explique pourquoi nos grenades n'acquièrent pas une couleur très intense. En outre, la peau est un peu plus fine et se craquèle plus facilement, en plus du fait que le frottement des fruits contre les branches y laisse également quelques marques. Cet aspect purement esthétique a supposé une barrière pour que mes fruits accèdent à la commercialisation traditionnelle. Ce sont toutefois des fruits très savoureux, fins et juteux. Alors si vous ne faites pas partie de ceux qui achètent les fruits pour leur aspect physique, je suis sûr que vous allez les adorer ! Afin de réduire le gaspillage alimentaire, j'ai décidé de fabriquer des jus avec les grenades qui ne peuvent pas être commercialisées. Les wonderful apportent de la structure, du corps et une juste acidité, associées aux Mollar « La Imperfecta » qui ajoutent la teneur en sucre, la finesse et la douceur. Une fois le processus de production de jus terminé, nous mélangeons les sous-produits générés (surtout les peaux) aux restes de taille et à du fumier pour faire notre propre compost et ainsi boucler la boucle. Actuellement, je compte sur l'aide précieuse de ma femme, en plus de deux autres hommes qui m'accompagnent dans mon travail quotidien. À certaines périodes ponctuelles comme la saison des récoltes, j'élargis l'effectif en embauchant des travailleurs temporaires. J'ai décidé de leur verser des salaires supérieurs au salaire légal du secteur de l'agriculture. J'ai l'espoir que grâce à nos efforts, notre équipe pourra s’agrandir dans les prochaines années. Sous l'influence des travailleurs et collaborateurs, certains originaires de Cuba, j'ai intégré une plantation écologique de goyaves au domaine il y a quelques années, qui a commencé à porter ses fruits cette année (moins de 1000 kg). La production augmentera dans les prochaines années jusqu'à atteindre 40 000 kg. Voici une raison supplémentaire pour venir nous rendre visite et découvrir la goyave méditerranéenne « Amara », comme je l'ai baptisée.