Les premiers marais salants sont apparus sur l'île de Ré aux alentours du Xllle siècle. Ces espaces furent d'abord gagnés sur l'océan grâce à un système d'endiguement dont l'entretien constitue aujourd'hui encore en l'essentiel du travail du saunier. Au XIXème siècle, les territoires salicoles représentent jusqu'à 1500 Ha, soit près de 20% de la surface de l'île.
Pour la conservation des marchandises, ainsi que pour l'alimentation, le sel marin s'est trouvé peu à peu supplanté par le sel gemme (le sel de mine) tant et si bien que le nombre de sauniers rétais oscille aujourd'hui autour de la centaine.
C'est pourquoi j’ai décidé au printemps 2012 de réhabiliter le marais familial hérité de mon arrière grand-mère et laissé en jachère depuis les ravages de la tempête Xynthia. Tout comme à l'époque de mon arrière-grand-père, je pratique l'exploitation des marais salants de manière artisanale et naturelle. La nature étant bien faite, afin d'obtenir la fleur de sel, il n'est besoin que d'eau de mer, de soleil et surtout de vent.
Avant de devenir saunier, j’ai suivi des études de sciences politiques à Bordeaux puis j’ai beaucoup voyagé pour découvrir d’autres choses avant de revenir en France pour notamment devenir gardien du phare des Baleines non loin de mon marais actuel.
Le travail du saunier consiste d'abord en l'aménagement et l'entretien du champ de marais à l'aide de nombreux outils, le plus souvent en bois : la boguette, le rouable et le simoussi. Je m’occupe seul de mon exploitation mais de nombreux amis ou connaissances viennent régulièrement m’aider et par ailleurs j'ai aussi fait un peu de Woofing pour faire partager l'expérience du marais avec des personnes venues d'ailleurs. Cela me permet de partager ma passion pour mon métier à des gens afin que cette activité perdure.